30.4.08

Fais-moi mal, Johnny ou de l'autre côté de l'amour


P’tite Face, alors que l’on écoutait un vidéo chez Safwan :

-AAahh! Un avion! Je vois pu l’avion! Y’est où l’avion? Aaaaaah! Un aquarium de poissons! T’as vu les poissons?!? Regarde les poissons! Moi j’aime ça les poissons! C'est beau les poissons! J’aime ça les poissons, j’les flatte, pis j’les mange, j’aime ça!
À la vie, à la mort!

27.4.08

Telle mère, tel fils et vice versa

Je suis en plein le genre de fille qui dit « oui, merci » quand une voiture s’arrête près d’elle sur la rue Notre-Dame à 1 heure du matin pour lui offrir un lift « parce que c’est dangereux de se promener comme ça toute seule à cette heure là » et qui se dit, une fois assise (à côté d’un potentiel psychopathe, de sexe masculin, donc dangereux), que peut-être qu’il faudrait qu’elle se souvienne que c’est pas tout le monde qui est gentil. Vraiment l’innocence et la naïveté IN-CAR-NÉE! L’innocence surtout, si je l’ai pas dit. C’est pas parce qu’il y a autant de détail que c’est un fait vécu, hein! En fait, si, je l’ai fait.

Tout ça pour dire que P’tite Face, on voit tout de suite qu’il tient pas du laitier :

Je discute avec lui sur les conséquences de ne pas m’attendre devant la porte de la cour alors que je discute avec sa gardienne…heu…son éducatrice (ça, s’t’une gardienne, mais à la mode de 2008, c’est comme pour les cupcakes), j’me sens pas sincère quand j’fais des discours comme ça, en fait, c’est pas naturel, je sais jamais si j'ai les bons mots, au bons moments, si j'exagère, si j'suis claire, etc, bref, j’haïs ça!

Moi : …blablabla…y’a des gens qui pourrait te prendre pis t’emmener, des gens méchants, on sait pas, les gens que tu ne connais pas sont méchants, tu ne leur parles pas, ben sont pas tous méchants, mais y’en a (merde j’me contredis, c’est pas bon pour la crédibilité), en tout cas, je veux toujours que tu me vois…pis que je te vois…pis que je sache t’es où (j’pas sûre que c’est limpide, mais bon.)

PF : Parce que si je vas trop loin y’a des gens qui me connaissent pas qui vont me prend’?

Moi : C’est ça.

PF : Pis si on dit on est qui, est-ce qui nous remet à terre?

Moi : Non, y t’emmène.

PF : Pis c’est des méchants?

Moi : Oui.

PF : Y’a pas de jouets chez eux?

Moi : … Non, mais c’est pas ça le problème, y vont t’emmener pis te faire du mal (j’explore la possibilité de donner des détails, pour vraiment marquer son esprit, mais j’ai changé d’idée)

PF : Mais si on leur dit que c’est méchant, y vont peut-être arrêter?

Moi : …

J'me suis dit: mais ça se peut pas, tu penses, parfois, comme ton fils de

cinq ans, c'est pas normal.

22.4.08

Cuisinons avec la belle Lurette


Au menu : Risotto (parce que j’aaaaaiiime le risotto) à la saucisse italienne (parce que P’tite Face aadooooore les saucisses (va savoir).

1- Avant de commencer, ou pour commencer, préparer tous les ingrédients, parce qu’un risotto, quand c’est parti, ça s’arrête pas.

2- Répondre par un autoritaire : « Va te laver les mains! » à P’tite Face lorsqu’il vous demande s’il peut vous aider, pour bien montrer que le chef, c’est vous et qu’il n’est que l’aide-cuisinier.

3- Renvoyer P’tite Face se laver les mains parce qu’alors que vous le réprimandiez sur le fait qu’on ne saute pas gaiement sur sa chaise lorsqu’un couteau du chef est posé sur la table devant vous, il s’est mis le pouce dans la bouche (tiens, une nouveauté) pour faire pitié (genre je suis un bébé aux grands yeux implorants, aime-moi).

4- Finir toute seule de hacher les légumes malgré l’insistance de P’tite Face (insistance est un euphémisme) qui veut vous aider, parce qu’un couteau du chef, on ne laisse pas ça dans les mains d’un garçon, même s’il a prexque 5 ans. De toute façon, au risque de me répéter, c’est un couteau du chef, et le chef, c’est vous (au besoin, répéter mentalement ce mantra en prenant de longues inspirations (aussi souvent que nécessaire (s’applique à toute autre situation de tentative de putsch par votre descendance)).

5- Installer P’tite Face devant la cuisinière, vis-à-vis le rond qui n’est pas allumé, et chauffer l’huile d’olive et le beurre dans un poêlon. Répéter périodiquement (dans un délai oscillant entre 5 et secondes) : « Attention! C’est chaud! Bouge pas! C’est très chaud! Approche pas tes mains! C’est chaud! ».

6- Demander à P’tite Face de verser « DOU-ce-meeeeeent » les céleris, oignons et saucisses dans la poêle. Le laisser mesurer l’ail (acheté en pot parce que franchement, hacher des gousses d’ail, on a autre chose à faire). Le laisser être content de lui d’une façon que vous juger exagérée vu l’effort fourni. Dans un souci d’efficacité, ajouter les diverses épices vous-même. Laisser dorer les saucisses.

7- Retirer vous-même les saucisses du poêlon, y verser rapidement le riz (parce que vraiment vous n’avez pas envie que P’tite Face le renverse par terre). Bien enrober de gras. Ajouter ensuite le vin rouge, laissez évaporer, ajouter une louche de bouillon de poulet, laissez évaporer, toujours remuer. Qui? P’tite Face? Ah! « Euh…non, pour l’instant tu ne peux rien faire…En fait, j’peux plus vraiment te laisser faire autre chose…À moins que…Es-tu capable de brasser le riz tout le temps? Non? Bon, tant pis… »

8- Continuer à verser le bouillon louche par louche, en remuant. Quand P’tite Face s’en va cogner lui-même à la porte d’entrée et qu’il accourt en disant qu’il y a quelqu’un à la porte, répondre « ah oui? Ben va répondre! » d’un ton amusé. Lorsqu’il revient une minute plus tard en disant que quelqu’un d’autre cogne, rire et répéter ce que vous avez dit un instant auparavant. Il revient encore, même chose. Il revient, rire (moins sincèrement) et dire d’aller répondre. Continuer toujours d’ajouter le bouillon au riz en remuant. P’tite Face revient en riant et en disant que ça cogne à la porte, répéter machinalement. Il revient, rires forcés de votre part dans un vif désir de participer à ses jeux et de lui montrer que vous le soutenez dans la construction de son identité et de son capital social futur. Il redit la même chose, ouf beaucoup de visiteurs aujourd’hui, hahaha, mon Dieu, je dois trouver quelque chose. Il revient, ne pas répondre. Laissez vous bercer par le rythme réconfortant du mouvement circulaire de votre bras gauche et des allers-retours incessants de votre bras droit entre le chaudron de bouillon et le poêlon. Cette opération doit vous prendre environ 25 minutes, gosh.

9- Une fois le bouillon épuisé, remettre les saucisses dans le mélange pour les réchauffer, réaliser qu’Amoureux, qui vient d’arriver (sans cogner, lui) tout guilleret essaie de glisser ses mains sous votre chandail d’une façon très peu convenable (et très éloigné de l’état d’esprit (irrité) où vous vous trouvez, car en fait, vous étiez justement entrain de vous dire qu’un risotto, ça vaut-tu s’te trouble là?) , vous le repoussez d’un « tsssss! » bien senti et exaspéré.

10- Vous vous mettez frénétiquement à couper des légumes, alors que les assiettes sont déjà servies, dans le but de faire une assiette de crudités, car vous réaliser que malgré les oignons et le céleri, c’est pas super équilibré comme repas.

11- Vous passez outre la remarque d’Amoureux qui découvre que finalement « il n’est pas très humus ».

12- Vous annoncez (comme ça, par pur altruisme) que P’tite Face vous a aidé à faire le repas (alors qu’on sait ce que ça veut dire, hein).

13- Rêver du moment trop lointain (et peut-être impossible) ou P’tite Face sera en charge des repas du soir.

Bon appétit, moi, j’ai plus faim!

21.4.08

[Insérer un titre]


Mon titre de blogue est nul. En fait, je n'y pense pas vraiment, pour moi, ce blogue est celui de la belle Lurette, pas un mélancolique carnet. J'ai été prise un peu au dépourvu lorsqu'est venu le temps de le choisir, tout comme j'ai été prise au dépourvu quand j'ai dû choisir les pseudonymes de P'tite face et de Amoureux, mon sens du punch étant très limité, c'est ce que ça donne (devriez voir les titres que je donne à mes travaux, c'est limite statistique (TRAVAIL 1 me suffirait bien parfois!)).


Mon titre de blogue donc, me fait sursauter à l'occasion. Quand je regarde mon google analytic et que je vois qu'un million de personnes cherche la locution "il fut un temps" et ses variantes, c'est terrible, je me demande ce que les gens lui veulent, enfin!


J'aimerais l'appeler "L'épopée de ma vie" mais bon, c'est assez pompeux quand même...Un peu trop probablement! J'aime ça moi les épopées.


"La vie de la belle Lurette" Plate à mort, ça sonne terriblement cucul.


"Rions ensemble" Trop Reader's Digest.


"Péripéties et trépidations" Ouain.


"Comment réussir la conciliation études-travail-famille-couple" Pfffffff. Trop didactique. Pis en plus c'est même pas toujours réussi.


"Réflexions burlesques (?!?) et vitales" Ça veut rien dire.


"Moi, vous, les autres" Très psychanalytique.


Bon allez, je me donne comme mission d'y réfléchir (y faut, hein) et d'en changer d'ici le premier juin! Et si j'oublie, hein, je compte sur vous pour m'y forcer s.v.p.!

20.4.08

Scène dominicale

Amoureux travaille sur l'ordinateur pendant que je packte (paquete? pacte? pakte? remplis?) des boîtes de mes innombrables livres. Comme je lui sert de référence en tout (huumhuum), Amoureux m'interroge:


-À "orphelins de Duplessis" je mets-tu un "o"?


-Oui.


-J'veux dire...un "o" majuscule?


-J'pense pas


-O.K., mais à "Duplessis" je mets un "o" majuscule?


-Si tu veux


-...


-mais ça va être une faute


-...


-Y'a pas de "o" dans "Duplessis"


-...


-...


-Je l'haïs, je l'haïs...
Kniarkniarkniark...

17.4.08

Brièvetés

Scusez les gars.

Suis-je la seule fille dont les cils semblent produire du mascara et ce même après deux jours sans application de cosmétique d’aucune sorte sauf du démaquillant? Ce qui me donne le look ravageur raton-laveur pas très tendance-printemps-2008 quand je sors de la douche ou de la piscine.

*** *** ***

J’ai remarqué que les longueurs de piscine semble moins longues quand je les fais en regardant l’eau à 15 centimètres de mon nez plutôt qu’en regardant le mur de la piscine constituant ma destination. Est-ce que cela veut dire que la vie est moins décourageante quand on ne se fixe pas de buts lointains et qu’on se concentre sur chaque journée de cette longue vie. Mais alors, cela contredit quelque peu l’idée du but final d’atteindre le paradis à la fin de sa vie. Ou pas du tout puisque chaque jour compte dans le bilan divin. Ou peut-être que j’applique un principe valable dans certains cas, mais vraiment inapproprié dans celui du plan de la vie? Ou peut-être que le chlore de la piscine produit des vapeurs toxiques et dommageable à long terme (ça fait plus sérieux) qui ont atteint mon cerveau?

Merci, bonsoir.

15.4.08

Épopée locative

Enfin! Amoureux et moi emménagerons finalement ensemble après des années d’amour fou et de péripéties dignes de la meilleure saison des Feux de l’amour.

En ce qui concerne la recherche du dit nid d’amour, je vous raconte pas…En fait, si…c’est le but de cette nouvelle épopée. J’aurais voulu en faire un vrai feuilleton digne de l’héroïne que je suis, mais vous devrez vous contenter d’un bref résumé des meilleurs moments, le manque de temps et le trop de temps passé depuis le début des événements m’en empêchant.

Tout d’abord, j’ai eu la chance d’avoir un ami qui vit une séparation de fraîche date (chance étant ici très relatif) et qui a manifesté un intérêt pour mon petit logement, souhaitant quitter le sien au plus vite. À part le fait qu'il ait osé critiquer les couleurs audacieusement choisies par moi-même et mon goût légendaire, cela faisait bien notre affaire. Nous avons donc commencé joyeusement la recherche sans contrainte de bail à respecter. Mon seul critère physique concerne la laveuse et la sécheuse (je ne les veux pas dans la cuisine) et notre dernier critère est bien sûr monétaire. Nous sommes tous deux étudiants, il faut être réalistes, cela dit, je m’arrangeais bien toute seule depuis trois ans, alors on devrait s'en sortir à deux.

Le premier logement que nous avons visité aura été particulièrement marquant. Le concierge chargé de nous faire visiter l’appartement nous avait avisé que c’était très mal entretenu, car l’homme qui y habitait se déplaçait en fauteuil roulant et que, sa femme étant décédée récemment, il ne pouvait pas vraiment faire du ménage. Pas de problème, nous nous concentrerons sur la disposition et la grandeur des pièces! Nous concentrer aura été pratiquement impossible finalement, car j’étais sans cesse entrain de m’excuser pour P’tite Face qui, littéralement fasciné par le fauteuil roulant électrique du vieil homme, ne cessait d’en réclamer un d’un ton on ne peut plus malheureux et envieux. ARRRGGGHH! Je voulais mourir.

Ensuite, nous avons eu la chance d’être appelé pour une entrevue devant le conseil d’une coop où nous avions appliqué. Vraiment sublimes les logements, dans une ancienne école primaire, des plafonds de 13 pieds de hauts qui vous jettent par terre et bien sûr coop oblige, des prix abordables. Nous avions apparemment mal retenu les principes de base d’une coop d’habitation, car en discutant avec un des responsables, nous avons appris que le conseil venait de passer en entrevue un couple dont les revenus totalisaient 300 000$ par année. Nonobstant le fait que ce fut la pire entrevue de toute ma vie (vraiment, j’étais complètement déstabilisée), nous n’avons pas été acceptés, nos revenus n’étaient pas assez élevés. Je me permet ici le rouge italique, témoin infaillible de ma consternation. Amère déception.

Une autre femme m’a entretenu environ trente minutes au téléphone pour me dire qu’elle souhaitait à tout prix faire une cession de bail pour garder le prix du loyer le plus bas possible et surtout, pour me mettre en garde contre la propriétaire qui est une folle, raciste, chialeuse, anti-enfant (alors qu’elle-même en a quatre), prête à tout pour éviter la cession, etc. Finalement, j’ai décidé de ne pas rappeler.

Mon préféré, le logement le plus délabré (j’appellerais cela du cachet) que nous avons visité (le plancher de bois francs était devenu gris et les fenêtres ne fermaient pas toutes entièrement), avec vue sur les conteneurs du port de Montréal, mais dont les pièces étaient somme toute assez grandes et bien disposée. La salle de bain était fraîchement rénovée et la laveuse/sécheuse allaient dans une pièce à part derrière la cuisine ce qui m'enchantait. Après des négociations serrées sur le changement des fenêtres, nous prenons rendez-vous pour la signature du bail. Horreur! Le loyer inscrit est de 200$ plus cher que ce que nous avions convenu à trois reprises : avant la visite, lors de la visite et lors de la prise de rendez-vous pour signer le bail. Quoi? Ah non! Vous avez mal compris! Ce ne sera pas possible! Merci désolée, au revoir! Pfffffffffffff!


Ce n’est qu’un échantillon de ce que nous avons pu visiter et rencontrer en deux petits mois (sans compter les gens qui pensent que deux universitaires sont dans l’impossibilité de payer un loyer, à la fin, on le disait plus, on mentionnait seulement notre lieux de travail, pfff), mais maintenant le bail est signé! Ce qui m’a fait craquer? Je dirais que l’emplacement du logement, à 5 minutes à pieds des Galeries d’Anjou, mon temple de recueillement sacré, y a été pour beaucoup dans notre (ma) décision…Ah oui! Et les laveuse/sécheuse bien cachées derrière une porte…

11.4.08

Hooon que c'est cute!


P'tite Face sort toujours avant moi dehors le matin parce que ça lui prend un temps fou à se rendre en bas de l'escalier alors que moi, j'y mets 1 quart de seconde. Alors, depuis qu'il veut tout faire tout seul, je l'envoie descendre l'escalier pendant que je finis de m'habiller, j'imagine que c'est une façon de faire des compromis, t'sais dans le but de faire durer notre relation...

Hier matin, pendant que je dévale l'escalier, j'entends P'tite Face rire sur le balcon.

"Wooooaaaw! Y vente vraaament fort!!"

Comme je sors dehors, il me dit en pointant un immense conifère planté sur le terrain d'en face:

"'Garde le sapin! Il est vraaaament gigaaaaatecse! Moi, je pensais que c'était un dragon!"

Hummm, c'est peut-être pour ça que la neige fond si vite ces jours-ci...Cf. Noisette sociale ;)