14.12.08

Déboires administratifs


Je vous entretiens souvent de la suprématie que j’exerce sur P’tite Face, cependant, il est une facette de sa personnalité que je ne sais pas atteindre. Celle de la lenteur. P’tite Face est lent. Physiquement je veux dire.

Ça lui prend un an mettre ses souliers d’autant plus qu’il parle tout le temps et qu’il ne peut le faire en même temps qu’une quelconque autre action.

Depuis qu’il va à la maternelle, et passée les deux premières semaines d’excitation, ça prend un tracteur et des chaînes pour le tirer du lit.

Son radio-réveil fait entendre son BIP de l’enfer à 6h30 assez fort pour réveillez tout le quartier et lui ne bronche pas avant un bon 5 minutes, parfois plus. Des fois il l’éteint puis il se re-blottit sous la couette. Des fois je vais l’éteindre et je m’échine à le réveiller.

Toutes les excuses y passent. Du : j’suis trop bien, ma couverte est trop douce aux grommellements indistincts. Des fois, il perd même patience du genre : ben là j’suis réveillé pourquoi tu m’écoeures encore (en langage préscolaire you know)!?!?! Pauv’tit (entendez le sarcasme).

L’heure qui suit est un combat de tous les instants, go! go! go! Je le harcèle pour savoir ce qu’il souhaite manger, car une fois que c’est déterminé, je me rue dans la cuisine, pose son déjeuner sur la table et là il n’a pas le choix de bouger ses miches… quoique… Chaque bouchée de céréales alterne avec un long voyage au pays des merveilles et de la graisse de bine, c’est long, lent et engourdi…

Une heure après que son cadran ait sonné, je me démène pour qu’il s’habille en hurlant qu’il sera en retard à l’école et là je vous épargne la motivation que je dois déchaîner pour l’habillage et le brossage de dents pendant que je mange mes bas…

Amoureux qui ne vit jour et nuit que pour mon bonheur suprême et qui est prêt à tous les sacrifices pour que ma vie se passe sur un petit nuage rose m’a fait une fleur la semaine dernière : mercredi, jeudi et vendredi, il s’est levé à 6h30 pour s’occuper du départ de P’tite Face alors que j’ai pu rester couchée jusqu’à 7h30, car, fin de session aidant, je commence à être sur les dents.

Qu’est-ce qu’on m’annonce, perplexe? Ben P’tite Face était prêt ces trois matins là à 7h tapante, n’ayant d’autre choix en attendant de partir à l’école que de jouer à son jeu vidéo tellement il avait été efficace et plein d'entrain en gambadant hors de son lit tel un jeune bambi devant l'univers qui s'offre à lui…

Houston on a un problème…Ce problème, c’est vous.

9.12.08

Quand opinion rime avec castration


M’est venu à l’esprit, alors que je me coupais les ongles de pieds (l’inconscient fait de ces associations, allez savoir), un dialogue que j’avais eu avec ma meilleure amie (qui ne vient pas par ici, je peux donc dire ce que je veux) sur le très commun et très usé thème des relations hommes vs femmes.

Nous avions abordé ce sujet dans un resto de type « sportif », alors que son copain avait les yeux rivé sur le match de hockey et que nous papotions gentiment actualités. Mon amie, appelons la Miss J, me disait à quel point elle avait été impressionnée par le passage de Benoîte Groulx à « Tout le monde en jase *» (je sais, cette discussion date un peu).

S’entame donc un enflammé débat sur la « fidélité » dans le couple, car Miss J trouve que ce que Benoîte propose (quelque chose comme, avant c’était plus facile d’être fidèle, maintenant on se marie pour longtemps, c’est dur et plate (loin de moi l’idée de diminuer son propos, je le jure)), soit une sorte de contrat « à la Sartre et Beauvoir », est très intéressant pour le couple moderne, une union libre en somme.

Arrive donc Miss Lurette, avec sa ceinture de chasteté, qui croit, personnellement et en toute humilité (en tout romantisme aussi, hein), que elle, elle le ferait pô. Car Miss Lurette croit, que toute cette idée, selon elle, redéfinit le concept de couple comme elle l’entend. Un couple, c’est deux personnes qui s’aiment. Un couple, ça arrive que ça s’aime toute la vie, oui, oui, et c’est ce qui fait la beauté de l’amour et du romantisme et du miel et des roses et des oiseaux qui s’envolent dans un chant divin, c’est qu’ils ont passé toute leur vie ensemble pour le meilleur et pour le pire genre, mais sans Jesus and friend. Lurette, elle croit que ça s’peut et qu’un couple c’est ça. C’est l’aaaaaaaaaamour!

Et que bon, baiser où bon nous semble peut être très plaisant, bien sûr, qu’elle n’a rien contre ça du tout et qu’elle dit : « expérimentez les amis! » et que même, si les gens qu’elle côtoie qui sont en couple et qu’ils en ont envie de se prendre pour Sartre et Beauvoir, qu’ils y aillent! Mais que vraiment, elle, elle trouve que la vie de couple, c’est pas ça.

Et là, en désespoir de cause, Miss J., visiblement désarmée devant ma théorie ô combien réactionnaire demande l’avis de M. J conjoint qui répond, sans quitter l’écran des yeux :

-On devrait les pendre et les flageller.

Frette. Je me butte. Douyescequessé que Lurette a condamné les dévergondés du droit chemin? Hein, douyescequessé qu’elle a dit que c’était maaaaaaaaaal ces idées? Never, jamais, nenni, cépôarivé.

Évidemment, mon point de vue peut sembler réac, mais est-ce que c’était un postulat incontournable? Non, c’était une opinion, énoncé sous toute réserve de mon propre point de vue qui reflète mes propres actions. Je ne suis pas partie en croisade contre ces agissements et leurs adeptes et je suis fatiguée que l’on prenne ce type d’énoncé comme étant une prise de position catégorique.

On peut discuter de certains sujets d’une façon objective, mettons l’avortement, et dire que l’on trouve ça merveilleux que les femmes puisse choisir de mettre un terme ou non à une grossesse non-désirée. Mais est-ce que l’on peut dire subjectivement que l’on ne croit pas que l’on aurait la force de le faire nous-mêmes si cela l’on était confronté à cette situation sans que l’on soit étiquetée pro-vie?

J’ai le droit de vivre dans un monde en progression, en évolution sans être obligée d’en appliquer toute les merveilles de ses avancements. Moi avoir une télé dans mon réfrigérateur, je ne crois pas que ce soit nécessaire, je refuse même qu’on écoute la télé en mangeant (je sais, chez moi c’est pire que le couvent), mais je ne crache pas à la gueule de toutes le personnes qui jugent indispensable de s’acheter un frigidaire-télévision, si y’en font ça doit être bon.

Ben voilà, j’pense mon inconscient essayait de me mettre sur la piste d’un spm imminent. Quel stéréotype de merde. Et je l’utilise. La grande inquisitrice s’en va dormir. Bonne nuit. Pas de wet dream, hein? J’suis contre ça, moi.
*"Tout le monde en jase" est une émission fictive, toute ressemblance avec une énmission réelle est purement fortuite.

5.12.08

Toc, toc, toc...


J'me réessaye...doucement là...

Combat singulier



Chez Lurette, on apprend tout en s'amusant! (Ouais, tu parles)


Au souper, P'tite Face fait "une course de manger". Comprendre par là qu'il calcule qui fini son assiette le premier sans, bien sûr, tenir compte du nombre de portions ou autre détail.


Alors qu'Amoureux se ressert en ajoutant deux pilons de poulets dans son assiette, je termine les trois pilons que j'avais dans la mienne.



P'tite Face (à Amoureux): Ah! T'as perdu la course de manger, c'est maman qui gagne!


Amoureux: Mais j'avais fini ma première assiette avant Maman, j'en avais quatre avant dans mon assiette!


P'tite Face: Pas grave t'as perdu!


Moi (médiatrice exceptionnelle): Mais non p'tite Face! Amoureux en a mangé plus, il en avait quatre avant et maintenant deux de plus, ça fait combien ça en tout?


PF: Deux!


M (super zen): Ben non, réfléchis...Avant il y en avait quatre, maintenant il en rajoute deux...Ça fait combien?


PF: Heuuu...Quatre!


M(hum, bon allez, je mime avec mes doigts): Regarde, j'en ai quatre d'un côté, j'en rajoute deux ( sur l'autre main, je colle mes deux mains ensembles) Et maintenant, combien il y en a en tout?


PF (Comptant silencieusement chaque doigt): Six! Haha! Ça fait Six!


M: Est-ce que six c'est plus ou moins que trois?


PF: C'est...p-plus!


M: C'est ça! T'as tout compris!



Attention les amis, voici que ça se corse, c'est le moment de démontrer à P'tite Face pourquoi c'est moi sa mère et, lui, seulement le jeune maternellien.



P'tite Face ouvre sa main sur la table et me demande combien il y a de doigts:



M-plus-vite-que-son-ombre: Cinq!


PF (ouvre de grands yeux): Hen!



Il ouvre ses deux mains



Maman-oeil-de-lynx: Dix!


PF: Ben là!



Il baisse un doigt de chaque main, la tension est palpable:


Maman-super-math-girl: Huit!


PF: Ben Mon Dieu là!



Deux autres doigts de moins, mais Maman, la super intuitive-girl l'avait vu venir.



M: Six!



PF, déclarant forfait, rit beaucoup et s'inclina plein de respect devant cette force de la nature qu'était sa mère. D'ailleurs dans la suite de l'histoire nous verrons que c'en est fini de son épanouissement personnel, car PF sera rongé toute sa vie par un sentiment d'impuissance qui lui donne l'impression de ne pas être à la hauteur peu importe la situation. Il ne pourra jamais, malheureusement, prendre sa place au soleil et sortir de l'ombre de sa mère, ce monument s'il en est un, de force mentale et d'accomplissement.



I'M YOUR MASTER LITTLE BOY!