22.4.08

Cuisinons avec la belle Lurette


Au menu : Risotto (parce que j’aaaaaiiime le risotto) à la saucisse italienne (parce que P’tite Face aadooooore les saucisses (va savoir).

1- Avant de commencer, ou pour commencer, préparer tous les ingrédients, parce qu’un risotto, quand c’est parti, ça s’arrête pas.

2- Répondre par un autoritaire : « Va te laver les mains! » à P’tite Face lorsqu’il vous demande s’il peut vous aider, pour bien montrer que le chef, c’est vous et qu’il n’est que l’aide-cuisinier.

3- Renvoyer P’tite Face se laver les mains parce qu’alors que vous le réprimandiez sur le fait qu’on ne saute pas gaiement sur sa chaise lorsqu’un couteau du chef est posé sur la table devant vous, il s’est mis le pouce dans la bouche (tiens, une nouveauté) pour faire pitié (genre je suis un bébé aux grands yeux implorants, aime-moi).

4- Finir toute seule de hacher les légumes malgré l’insistance de P’tite Face (insistance est un euphémisme) qui veut vous aider, parce qu’un couteau du chef, on ne laisse pas ça dans les mains d’un garçon, même s’il a prexque 5 ans. De toute façon, au risque de me répéter, c’est un couteau du chef, et le chef, c’est vous (au besoin, répéter mentalement ce mantra en prenant de longues inspirations (aussi souvent que nécessaire (s’applique à toute autre situation de tentative de putsch par votre descendance)).

5- Installer P’tite Face devant la cuisinière, vis-à-vis le rond qui n’est pas allumé, et chauffer l’huile d’olive et le beurre dans un poêlon. Répéter périodiquement (dans un délai oscillant entre 5 et secondes) : « Attention! C’est chaud! Bouge pas! C’est très chaud! Approche pas tes mains! C’est chaud! ».

6- Demander à P’tite Face de verser « DOU-ce-meeeeeent » les céleris, oignons et saucisses dans la poêle. Le laisser mesurer l’ail (acheté en pot parce que franchement, hacher des gousses d’ail, on a autre chose à faire). Le laisser être content de lui d’une façon que vous juger exagérée vu l’effort fourni. Dans un souci d’efficacité, ajouter les diverses épices vous-même. Laisser dorer les saucisses.

7- Retirer vous-même les saucisses du poêlon, y verser rapidement le riz (parce que vraiment vous n’avez pas envie que P’tite Face le renverse par terre). Bien enrober de gras. Ajouter ensuite le vin rouge, laissez évaporer, ajouter une louche de bouillon de poulet, laissez évaporer, toujours remuer. Qui? P’tite Face? Ah! « Euh…non, pour l’instant tu ne peux rien faire…En fait, j’peux plus vraiment te laisser faire autre chose…À moins que…Es-tu capable de brasser le riz tout le temps? Non? Bon, tant pis… »

8- Continuer à verser le bouillon louche par louche, en remuant. Quand P’tite Face s’en va cogner lui-même à la porte d’entrée et qu’il accourt en disant qu’il y a quelqu’un à la porte, répondre « ah oui? Ben va répondre! » d’un ton amusé. Lorsqu’il revient une minute plus tard en disant que quelqu’un d’autre cogne, rire et répéter ce que vous avez dit un instant auparavant. Il revient encore, même chose. Il revient, rire (moins sincèrement) et dire d’aller répondre. Continuer toujours d’ajouter le bouillon au riz en remuant. P’tite Face revient en riant et en disant que ça cogne à la porte, répéter machinalement. Il revient, rires forcés de votre part dans un vif désir de participer à ses jeux et de lui montrer que vous le soutenez dans la construction de son identité et de son capital social futur. Il redit la même chose, ouf beaucoup de visiteurs aujourd’hui, hahaha, mon Dieu, je dois trouver quelque chose. Il revient, ne pas répondre. Laissez vous bercer par le rythme réconfortant du mouvement circulaire de votre bras gauche et des allers-retours incessants de votre bras droit entre le chaudron de bouillon et le poêlon. Cette opération doit vous prendre environ 25 minutes, gosh.

9- Une fois le bouillon épuisé, remettre les saucisses dans le mélange pour les réchauffer, réaliser qu’Amoureux, qui vient d’arriver (sans cogner, lui) tout guilleret essaie de glisser ses mains sous votre chandail d’une façon très peu convenable (et très éloigné de l’état d’esprit (irrité) où vous vous trouvez, car en fait, vous étiez justement entrain de vous dire qu’un risotto, ça vaut-tu s’te trouble là?) , vous le repoussez d’un « tsssss! » bien senti et exaspéré.

10- Vous vous mettez frénétiquement à couper des légumes, alors que les assiettes sont déjà servies, dans le but de faire une assiette de crudités, car vous réaliser que malgré les oignons et le céleri, c’est pas super équilibré comme repas.

11- Vous passez outre la remarque d’Amoureux qui découvre que finalement « il n’est pas très humus ».

12- Vous annoncez (comme ça, par pur altruisme) que P’tite Face vous a aidé à faire le repas (alors qu’on sait ce que ça veut dire, hein).

13- Rêver du moment trop lointain (et peut-être impossible) ou P’tite Face sera en charge des repas du soir.

Bon appétit, moi, j’ai plus faim!

2 commentaires:

Yano a dit...

Plus drôle à suivre que Pinard! (Je reste concis)

La belle Lurette a dit...

C'est parce que P'tite Face est plus essouflant que Josée Distasio!
Merci pour la concision, ça m'aide ;P