30.11.07

Confessions

Vendredi 2 novembre, 16 h 50, (je sais ça fait longtemps, mais j’suis du genre : laissez mariner longtemps avant de commencer la recette, mais une fois que c’est fait : dé-gu-ssss-tez les amis! (scusez-la)).

Donc je disais, 16 h 50, je marche rapidement dans l’air frais et vif de cette fin de journée un peu grise, juste comme je les aime. Je suis d’autant plus de bonne humeur que je trotte vers le quartier chinois pour acheter quelques petits derniers éléments qui viendront compléter mon costume d’Halloween (d’éleveuse de riz, comme certain l’ont stipulé), car j’ai un party costumé le lendemain.

Je le vois de loin. Il est au milieu d’un stationnement vide sur Saint-Laurent. En fait, je l’entends avant de le voir. Il crie, je ne comprends pas ce qu’il dit. Les passants lui jettent tous un coup d’œil excédé. Il crie toujours en gesticulant, les membres désordonnés. Je fais la moue et fronce les sourcils : il est saoul. Je pense à la meilleure façon de maquiller mes yeux pour faire en sorte qu’ils aient l’air bridés.

Je l’entends toujours crier, sa voix est rauque et épaisse, désagréable. Je l’observe du trottoir, il trébuche, les pans de son imper gris volent au vent, il se rattrape, ses doigts ont frôlé le ciment. Plus j’approche plus je crois discerner : « TAXI! » dans son appel. Je ne ralentis pas l’allure, mais peut-être que, en fait, je me dis que l’aide qu’il demande n’est pas excessive. Trouver un taxi, il y a un poste juste au coin de la rue. J’hésite, je tourne la tête pour continuer de le voir. Il me dégoûte, pourtant, il ne semble pas en si mauvais état physique, juste un peu mal en point.

Je crois voir quelqu’un se diriger vers lui, ouf! Quelqu’un s’en occupe! Je me demande si je me remonterai les cheveux en chignon ou si cela sera trop compliqué avec mon chapeau pointu. Ah! Mais non, personne ne va le voir, je continue d’avancer, je l’ai maintenant dépassé, je passe déjà devant quelques épiceries asiatiques et j’aperçois une première boutique où entrer, je m’y engouffre. Enfin, je ne sais ce que j’aurais pu faire.

Le nez dans les paniers de bambou, je me promets d’aller le voir quand je repasserai devant s’il y est toujours. Je n’en ai pas pour longtemps. De magasin en magasin, j’essaie des trucs, je fouine, je m’amuse, ce foutu maquillage m’obsède, je fais quelques allers-retours entre les boutiques, je continue de descendre vers le sud, puis, des paquets plein les mains, j’arrive face au métro Place D’armes. Je suis fatiguée, je me demande un instant si je préfère marcher à nouveau vers le métro Saint-Laurent ou si je préfère transférer à la ligne verte à la station Berri. Je grogne et j’opte pour la correspondance, il est déjà 17 heures 45 et j’ai faim.

À la station Frontenac, ça me frappe. J’ai oublié l’homme du stationnement. Je revois sans cesse son imper voler au vent. Je me blâme pour mon inaction, je revois les dizaines de personnes qui, comme moi, sont passées devant ce stationnement sans même la plus infime intention de répondre à cet appel. Je me dis que j’ai eu raison, que c’était seulement un itinérant de plus, je me dis que j’ai eu tort, que j’aurais pu au moins lui répondre, m’informer avant de poser mon verdict. J’entends maintenant sans cesse l’écho de son appel esseulé dans la multitude.

10.11.07

Divine belle Lurette

Quelqu'un est arrivé sur ce site en tapant les mots-clés: "épopée érotique"...Pfff! C'est l'histoire de ma vie!

6.11.07

Ma mère, cette menteuse...

Dimanche soir, nous étions en visite chez mes beaux-parents.

Pour dessert, ô joie suprême de P’tite face qui mange habituellement des fruits et des yoplaits à cette étape du repas, nous avons eu droit à un superbe gâteau au chocolat acheté-tout-fait-à-l’épicerie-faque-ça-tombe-sur-le-cœur, parsemé de ravissants et très minces copeaux de chocolat blanc.

P’tite face (pointant les copeaux) : C’est quoi ça?

Moi : C’est du chocolat.

PF : Du chocolat c’est noir.

Super maman : Oui, mais ça c’est du chocolat blanc, ça existe du chocolat blanc.

PF : C’est pas du chocolat.

Moi : Oui, c’est du chocolat blanc, goûtes-en un morceau.


PF (qui prends un copeau, l’air sceptique, et le dépose sur sa langue) : Ça goûte rien! C'est pas du chocolat!

Moi (c’est vrai, ils sont trop minces) : C’est parce que c’est un petit morceau, ça goûte moins, mais c’est vraiment du chocolat blanc.

PF : Non, c’est pas du chocolat, du chocolat c’est noir!

Moi (je commence à m’énerver, non, mais!) : Oui, c’est du chocolat! Du chocolat blanc! Demande à Amoureux, il va te le dire que c’est du chocolat (pour en être rendu là, c’est que vraiment…)

PF (se tournant vers Amoureux et pointant les copeaux) : C’est quoi ça?


Amoureux : C’est des vers de terre.

PF (genre triomphant crampé) : Haha! Tu vois maman! C’est pas du chocolat! C’est des vers de terre! Haha!

Moi : T’aimes mieux croire que c’est des vers de terre que tu vas manger que de croire que c’est du chocolat blanc?!?!

PF (la bouche pleine) : Haha! C’est pas du chocolat, c’est des vers de terre, j’te l’avais dit que c’était pas du chocolat, du chocolat c’est noir!

Et moi, jugeant que le silence était de mise, de m’enfourner une énorme bouchée de gâteau dans la bouche, en me demandant : « quand est-ce que j’ai échoué? »