J'ai eu chaud ou pourquoi je devrais arrêter de raconter n'importe quoi à P'tite face
Samedi dernier, après plusieurs jours de pluies diluviennes m’ayant fait pousser des branchies, me voici me voilà sous le soleil de plomb de la plage à Ti-Jean Doré, à me métamorphoser allègrement en vieux pruneau desséché.
Je m’ennuie. Il fait trop chaud. L’eau est trop froide. On n’a pas de seau. Ni de pelle.
Mon fils mendie insolemment les jouets des autres enfants, il n’a aucune inhibition sociale et les autres parents me regardent comme si j’étais une marâtre sans cœur incapable de lui procurer ne serait ce qu’un petit maudit seau chez Dollo.
JE LES AI OUBLIÉS!
Mais j’ai pensé aux serviettes, au gallon d’eau, à la crème solaire, aux lunettes fumées, au linge de rechange parce que le soir on a un souper au resto et pas le temps de retourner à la maison, aux sandwichs, à l’appareil photo, au chapeau, etc., etc., mais pas aux jouets. Pfff!
Inspirée pendant le repas. Je pointe à P’tite face un monsieur d’un certain âge qui joue dans l’eau avec une petite fille. Fortement bedonnant, longs cheveux blancs et longue barbe de la même teinte.
« Regarde le monsieur là-bas…Tu penses que c’est qui?
« (Rires) heu… je sais pas…
« Regarde sa grosse bedaine…
« (Rires incertains)
« C’est qui qui a une grosse bedaine pis une grosse barbe comme ça?
« (Rires)
« Etc.…5 bonnes minutes de je-fais-semblant-d’essayer-de-deviner-mais-je-le-sais-que-tu-vas-me-le-dire-bientôt-alors-je-me-force-pas-sauf-pour-le-rire
« C’est le Père-Noël voyons!
« (Rires incontrôlés, incrédules et excités (en tout cas, on ne peut pas lui reprocher de ne pas rire assez souvent)).
Le temps passe, la chaleur monte l’autre côté de « la piscine » (selon devinez-qui) nous apparaît comme dans un mirage.
Tout à coup, le mirage se prolongeant, p’tite face s’éloigne de moi, toujours sur le bord du rivage, mais il est de plus en plus loin. Je me secoue, ce n’est pas un mirage, il est déjà à au moins vingt mètres insurmontables pour la pauvre mère inquiète que je suis.
« P’tite face! Tu vas où?
« (Inquiète-toi pas, je reviens avant le souper) J’m’en vais jouer avec le Père-Noël là-bas!
« ???!!!??!?!?!
Zut, je devrais apprendre à tourner 16 fois ma langue dans ma bouche avant de parl… de m’expri… de communi… bon, bon, bon, de mentir, voilà c’est dit. Mea culpa.